Lamort nest rien Auteur : Charles Péguy La mort nest rien Je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions lun pour lautre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu ma toujours donné. Parle-moi comme tu las toujours fait. Nemploie pas de ton différent. Ne prends pas un air solennel ou
Péguyest justement contemporain de l'émergence du nationalisme moderne, qui en son temps se nommait « nationalisme intégral », sous
Lamort n'est rien. La mort n'est rien, je suis seulement passé, dans la pièce à côté. Je suis moi. Vous êtes vous. Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste.
25citations frappantes de Charles Péguy. 1. Les patries sont toujours défendues par les gueux, livrées par les riches. 2. On ne saura jamais tout ce que la peur de ne pas paraître assez avancé aura fait commettre de lâchetés à nos Français. Citations de Charles Péguy tirées de Notre Patrie (1905) 3. Quarante ans est un âge terrible.
Charles Péguy, « De la situation faite au parti intellectuel devant les accidents de la gloire temporelle » (1907), dans Œuvres complètes de Charles Péguy, éd. La Nouvelle Revue française, 1916-1955, t. 3, p. « Le monde moderne avilit. Il avilit la cité, il avilit l’homme. Il avilit l’amour ; il avilit la femme. Il avilit la race ; il avilit l’enfant. Il avilit la nation
APropos Péguy: Charles Péguy, né le 7 janvier 1873 à Orléans (Loiret), mort le 5 septembre 1914 à Villeroy (Seine-et-Marne) était un écrivain, poète et
AQrwKkY. Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 10/21/2005. Actualisée le 26/04/2021 © via Wikimédia Commons Charles Péguy 1873 – 1914 était un poète français du XXème siècle. Son œuvre, multiple, comprend des pièces de théâtre en vers libres, comme Le Porche du Mystère de la deuxième vertu 1912, et des recueils poétiques en vers réguliers, comme La Tapisserie de Notre-Dame 1913, d’inspiration mystique, et évoquant notamment Jeanne d’Arc,Parmi ces écrits, Charles Péguy y aurait-il écrit la mort n’est rien ; je suis seulement passé dans la pièce à côté ? Sur le site créé par L’Amitié Charles Péguy, afin de faire redécouvrir cet écrivain, mentionne dans un article que le poème La mort n’est rien », souvent attribué à Charles Péguy n’a en fait pas été écrit par ce dernier. Extrait Le texte intitulé La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsèques. C’était ainsi le cas lors des funérailles de la comédienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a été écrit par Charles Péguy, ce qui n’est en fait pas le cas ». Charles Péguy n’aurait donc pas écrit La mort n’est rien ; je suis seulement passé dans la pièce à côté. ».Extrait En tout état de cause, Charles Péguy n’est pas l’auteur de ce texte. En serait-il un simple traducteur » comme on peut le lire sur certains forums ? Impossible, Péguy n’était pas à Londres le 15 mai 1910 lorsque ces mots Death is nothing at all » ont été prononcés. Par ailleurs, il est mort en 1914, alors que le texte n’a été publié pour la première fois qu’en 1919, dans un ouvrage appelé Facts of the Faith aux éditions Longmans, Green & Co à Londres, comme nous l’a confirmé Joseph Wisdom, actuel responsable de la bibliothèque de la Cathédrale St Paul. » Véritable auteur de ce vers Henry Scott Holland théologien, écrivain et chanoine britannique, prononce ces mots extraits de son sermon Death the King of Terror, le 15 mais 1910, à la cathédrale Saint-Paul de Londres 9 jours après le décès du roi Édouard Blog, Princes et princesses d’Europe Biographies de Charles Péguy Poète et penseur engagé de son époque, il est un des auteurs majeurs du XXème siècle. Pourtant, son héritage intellectuel est aujourd’hui souvent méconnu. Le but de ce site, créé par l’Amitié Charles Péguy, est précisément de faire redécouvrir cet écrivain et de prouver – avec vous et grâce à vos contributions – qu’il n’appartient pas au passé. »Biographie CHARLES PEGUY 1873-1914 via le site de L’Amitié Charles Péguy. Charles PéguyMichel LeplayDesclée De Brouwer, Dans cette biographie, Michel Leplay, pasteur, tente de cerner la vérité de cet écrivain, philosophe et poète. Trois aspects sont particulièrement développés l’engagement politique de Péguy, notamment sa mystique dreyfusarde et socialiste ; sa conversion religieuse atypique et la polémique qu’elle allait susciter ; l’homme d’écriture enfin, auteur d’une oeuvre foisonnante et complexe. » Charles PéguyLes Editions du Cerf, A l’occasion du centenaire de la mort de l’homme de lettres, des spécialistes de C. Péguy 1873-1914 reviennent sur sa vie, sa pensée et ses engagements.» Charles Péguy biographieMarc Tardieu, Biographie en trois dimensions quotidienne, historique et intérieure, de cet auteur inclassable, hanté par le spirituel et le socialisme. » Pour aller plus loin… L’héritage de l’œuvre de Charles Péguy est méconnu. Pour faire redécouvrir ses poèmes, l’Amitié Charles Péguy lui ont consacré un site retraçant sa biographie et son parcours littéraire. Il est également possible de consulter des vidéos sur le même sujet depuis leur chaîne Charles Péguy est né le 7 janvier 1873 à Orléans. Il est le premier et l’unique enfant d’une famille d’artisans modestes. Sa mère et sa grand-mère maternelle sont rempailleuses de chaise ; son père, ouvrier menuisier, a laissé sa santé sur les barricades de 1870. Il meurt alors que Charles n’a que dix mois. Les deux femmes entre lesquelles grandit le petit garçon s’activent du matin au soir afin de gagner l’argent nécessaire aux besoins du foyer. » Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information.
Des poèmes pour partager la douleur La cérémonie funéraire peut faire l’objet de lectures, chants, moments de prière, … peu importe qu’elle soit religieuse ou laïque, il est possible de la personnaliser selon ses désirs et les aspirations de chacun. Le deuil est un moment où il n’est pas toujours facile de trouver les bons mots pour exprimer ce que l’on ressent. La poésie peut permettre d’adoucir un peu la peine et de partager des mêmes sentiments ressentis. C’est une jolie manière de rendre hommage à la personne décédée. Poésie en prose ou poèmes classiques, choisissez les formats de textes qui vous inspirent le plus. A quel moment de la cérémonie lire des poèmes ? Il n’y a pas de règles strictes et chacun peut organiser les lectures et divers temps de parole ou silence comme il le souhaite et selon ses désirs. Le type de cérémonie peut aussi guider l’organisation. Poésie et religion Lors d’obsèques religieuses, la personne qui officie la célébration est en charge du déroulement de l’hommage. Ainsi, dans les églises, il est courant d’assister à la lecture de prières ou textes religieux. Des poèmes religieux sont couramment lus. Les proches peuvent lire les textes au moment de l’inhumation, c’est un moment opportun pour la lecture de poèmes. Lire des poèmes n’est pas toujours approprié. Le judaïsme impose des funérailles sobres et modestes. Le rabbin prononce l’éloge funèbre et les proches prononcent le Kaddish. Un poème pourrait être considéré comme de la vanité. Cérémonie civile Lire de la poésie peut s’inscrire parfaitement dans le déroulé d’une cérémonie funéraire laïque. Les lectures sont souvent faites par les proches et la famille juste après le discours d’accueil du maitre de cérémonie. Après un petit temps de recueillement, la lecture des textes peut débuter. Quels poèmes lire ? Là encore, pas de règles strictes en la matière. La poésie n’est pas une obligation et chacun doit se sentir libre. Voici quelques exemples de poèmes fréquemment lus lors d’obsèques Ne restez pas – Stevenson Ne restez pas à pleurer autour de mon cercueil, Je ne m’y trouve pas. Je ne dors pas. Je suis un millier de vents qui soufflent, Je suis le scintillement du diamant sur la neige, Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr, Je suis la douce pluie d’automne, je suis l’envol hâtif. Des oiseaux qui vont commencer leur vol circulaire quand tu t’éveilles dans le calme du matin, Je suis le prompt essor qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux. Je suis la douce étoile qui brille, la nuit, Ne restez pas à vous lamenter devant ma tombe, je n’y suis pas je ne suis pas mort. Le souvenir – Doris Lussier Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit. C’est un immortel qui commence. C’est pourquoi en allant confier où il dormira doucement à coté des siens, en attendant que j’aille l’y rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis à bientôt. Car la douleur qui me serre le cœur raffermit, à chacun de ses battements, ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un être et de le perdre pour toujours. Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient, mais ils sont toujours et partout où nous sommes. Cela s’appelle d’un beau mot plein de poésie et de tendresse le souvenir. Pour une crémation – Philippe Grignard Et quand la flamme que tu as choisie comme ultime passage pour l’enveloppe qu’a contenue ta vie, aura rendu à la terre ce qui appartient à la Terre, et aura rendu au vent ce qui appartient au Vent, il restera de toi, l’essentiel ce que tu as donné. Et quand, un jour plus tard, les larmes de notre affection auront séché, alors en terre, en Vent, en feu, en Eau et en Amour, tout aura été accompli de l’au-delà de ta destinée au cœur du Grand Mystère, un jour appelé Vie, trop tôt appelé Mort, en Dieu. La mort n’est rien – Charles Péguy d’après un texte de St Augustin La mort n’est rien Je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m’a toujours donné. Parle-moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas de ton différent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue à rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense à moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcé à la maison comme il l’a toujours été. Sans emphase d’aucune sorte et sans trace d’ombre. La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié. Elle reste ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t’attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre côté du chemin. Tu vois, tout est bien. Je sais que tu es là – Jean Giono Je sais que tu es là , toujours derrière moi. Derrière moi, maintenant, au moment où j’écris, je sais que ton amitié est plus fidèle que tous les amours du monde et que c’est, humblement, d’une autre qualité. Mais je voudrais que tu aies ta place parmi ceux qui peuvent saisir des pommes, manger des figues, courir, nager, faire des gosses, vivre. Plus égoïstement, je voudrais que tu sois là pour moi. J’écoute. Il n’y a pas de bruit ici. Ici, ici, où es-tu ? Là -bas, dans l’ombre de la commode, il n’y a rien que mon lit. Cette chose sombre là -bas, c’est mon manteau de berger. Tu n’es pas là . Alors. Devant les livres ? Devant tes livres favoris, c’est deux ou trois que tu prenais toujours puis tu restais à lire tout debout ? Es-tu là ? Je touche les livres. Ils ont encore toute leur poussière. Tu es ombre, toi là , derrière ma chaise. Je ne toucherai plus ta main. Tu ne t’appuieras plus jamais sur mon épaule. Je n’entendrai plus ta voix. Je ne verrai plus ton bon regard avec son honnêteté et son grand rayon. Je sais que tu es là , près de moi, comme tous les morts que j’aime et qui m’aiment, comme mon père, comme un ou deux autres. Mais tu es mort. Bien choisis, les poèmes peuvent transmettre des émotions que d’autres lectures et chants ne parviendraient pas à traduire.
L’historien Jean-Pierre Rioux publie en ce début d’année La mort du Lieutenant Péguy, un livre qui retrace l’expérience de guerre du grand écrivain jusqu’à sa mort le 5 septembre 1914. Occasion de revenir sur la conception de la guerre du directeur des Cahiers de la Quinzaine. soldats français en 1914 Charles Péguy est mort debout. En soldat honorable, en soldat vertical. Arrivée au croisement de la route d’Yverny-la Bascule et de Chauconin, la 19e compagnie de Péguy reçoit l’ordre d’attaquer les Allemands embusqués à quelques centaines de mètres de là . Fièrement dressé, Péguy commande le feu Tirez, tirez, nom de Dieu ! » Quelques instants plus tard, il est frappé d’une balle en plein front et s’écroule dans une plainte Ah ! mon Dieu… Mes enfants ! » Parmi les nombreux hommages consécutifs à la mort de Péguy, celui de son ami Daniel Halévy se distingue par sa lucidité Je ne pleurerai pas son héroïque fin. Il l’a cherchée, il l’a trouvée, il était digne d’elle […] Ne le plaignons pas. Cette mort, qui donne à son œuvre le témoignage, la signature du sang, il l’a voulue. » En effet, Péguy a toujours eu une haute conscience de l’honneur et une admiration pour la figure du soldat. Cette mort est celle qui lui ressemble le plus. Sa vie aura été celle d’un soldat de plume, sa mort, celle d’un soldat tout court. Soldat, Péguy l’était indiscutablement. Soldat français, Péguy l’était d’autant plus. Dans sa Note conjointe sur M. Descartes, il s’applique à distinguer deux conceptions radicalement opposées de la guerre. D’un côté, la conception française héritée de la chevalerie et dont la finalité est l’honneur, de l’autre, la conception allemande héritée de l’Empire romain et dont la finalité est la victoire. Le soldat français se bat pour des valeurs, le soldat allemand se bat pour gagner. Aux yeux de Péguy, la logique de guerre allemande trouve son origine dans l’épisode du cheval de Troie. Ce n’est donc pas un Romain, mais le Grec Ulysse qui a le premier privilégié l’issue de la bataille à la bataille en tant que telle. Plus question pour le fis d’Ithaque de respecter un code, mais bien plutôt d’utiliser la ruse et d’être fidèle à sa réputation d’homme au mille tours ». Pour Péguy, le système de guerre français est basé sur le duel tandis que le système de guerre allemand est basé sur la domination. Il prévient la guerre entre la France et l’Allemagne ne peut pas être envisagée comme un duel à grande échelle puisque seule une des parties engagées respecte les règles chevaleresques du duel. Français et Allemands font la guerre, ils se font la guerre, mais ils ne font pas la même guerre. Je dirai Il y a deux races de la guerre qui n’ont peut-être rien de commun ensemble et qui se sont constamment mêlées et démêlées dans l’histoire […] Il y a une race de la guerre qui est une lutte pour l’honneur et il y a une tout autre race de la guerre qui est une lutte pour la domination. La première procède du duel. Elle est le duel. La deuxième ne l’est pas et n’en procède pas », explique Péguy. soldats allemands en 1914 Péguy estime que, lorsqu’on fait la guerre, la fin ne justifie jamais les moyens. Pour le soldat français, c’est plutôt les moyens qui justifient la fin. Vaincre ne compte pas pour le chevalier, ce qui compte c’est de combattre, de bien combattre. En revanche, pour le soldat allemand, la manière importe peu, seule la victoire compte, qu’elle se fasse dans l’honneur ou le déshonneur concepts étrangers à cette race de la guerre ». Il y a une race de la guerre où une victoire déshonorante, par exemple une victoire par trahison, est infiniment pire, et l’idée même en est insupportable, qu’une défaite honorable, c’est-à -dire une défaite subie, et je dirai obtenue en un combat loyal », affirme Péguy. Chevalier et samouraï Ces deux systèmes de guerre s’inscrivent dans une tradition à la fois temporelle et spirituelle. Pour nous modernes, chez nous l’un est celtique et l’autre est romain. L’un est féodal et l’autre est d’empire. L’un est chrétien et l’autre est romain. Les Français ont excellé dans l’un et les Allemands ont quelquefois réussi dans l’autre et les Japonais paraissent avoir excellé dans l’un et réussi dans l’autre », note-t-il. Le chevalier, comme le samouraï, est une incarnation temporelle du spirituel. Leur sacrifice éventuel est une preuve du primat en eux du spirituel sur le temporel. Le soldat allemand en revanche, parce qu’il recherche la domination, est prêt à sacrifier du spirituel pour du temporel, des valeurs, pour la victoire. Cette référence au soldat japonais nous ramène à un autre texte de Péguy, Par ce demi-clair matin, publié après la crise de Tanger en 1905. Péguy revient sur le sentiment d’assurance qui caractérise la nation française avant la défaite de 1870, un sentiment qui peut se résumer ainsi […] la France est naturellement et historiquement invincible ; le Français est imbattable ; le Français est le premier soldat du monde tout le monde le sait. » Dans Leur Patrie, Gustave Hervé, dont l’antimilitarisme insupporte Péguy, se moque de cette assurance […] il suffit de connaître l’histoire militaire du peuple français pour constater qu’il n’en est peut-être pas un seul en Europe qui compte à son actif tant de défaites mémorables, anciennes ou récentes », écrit-il. Ce à quoi Péguy répond […] et il est sans doute encore plus vrai que le Français dans les temps modernes est le premier soldat du monde ; car on peut très bien être le premier peuple militaire du monde, et être battu, comme on peut très bien être le premier soldat du monde et être battu. » un samouraï Le seul soldat comparable au soldat français est le soldat japonais. L’équivalent japonais du chevalier courtois est le samouraï. Le même sens de l’honneur anime ces deux figures du combattant. Le chevalier est un samouraï d’occident, comme le samouraï est un chevalier d’orient. Ces deux soldats ont le duel comme modèle, ce qui n’est pas le cas du soldat allemand. Le soldat allemand est puissant dans le mesure où il est une des parties de l’armée. En tant qu’individu, il n’a pas la même valeur que le soldat français ou japonais. L’Allemagne a une grande armée, mais n’a pas de grands soldats. La France et le Japon ont une grande armée et de grands soldats. […] quand nous nous demandons si la France a encore la première armée du monde, à quel terme de comparaison pensons-nous ? nous pensons immédiatement à une autre puissance, à une autre armée, à l’armée allemande […] de savoir si la France est ou n’est pas encore le premier peuple militaire du monde, si le Français, particulièrement, est ou n’est pas encore le premier soldat du monde, à quel terme de comparaison pensons-nous ? pensons-nous encore au peuple allemand, au soldat allemand ? non ; nous pensons immédiatement au peuple japonais, au soldat japonais […] » Le sacrifice du lieutenant Péguy le consacre définitivement chevalier, le consacre définitivement samouraï. Par sa conduite exemplaire sur le champ de bataille, il a prouvé qu’il n’était pas un patriote livresque, mais un patriote authentique. Le 17 septembre 1914, dans L’Écho de Paris, Maurice Barrès lui consacre un article visionnaire Nous sommes fiers de notre ami. Il est tombé les armes à la main, face à l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles Péguy. Le voilà entré parmi les héros de la pensée française. Son sacrifice multiplie la valeur de son œuvre. Il célébrait la grandeur morale, l’abnégation, l’exaltation de l’âme. Il lui a été donné de prouver en une minute la vérité de son œuvre. Le voilà sacré. Ce mort est un guide, ce mort continuera plus que jamais d’agir, ce mort plus qu’aucun est aujourd’hui vivant. »
La mort n’est rienJe suis simplement passé dans la pièce à suis moi, tu es que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes le nom que tu m’as toujours comme tu l’as toujours pas de ton différent, ne prends pas un air solennel ou à rire de ce qui nous faisait rire souris, pense à moi, prie pour mon nom soit toujours prononcé à la maison comme il l’a toujours emphase d’aucune sorte, sans trace d’ vie signifie ce qu’elle a toujours est ce qu’elle a toujours fil n’est pas serais-je hors de ta penséeSimplement parce que je suis hors de ta vue ?Je t’ ne suis pas loin, juste de l’autre côté du vois, tout est bien.
Commémorations du 11-Novembre Le 5 septembre 1914, il y a cent ans, le lieutenant Charles Péguy était tué près de Meaux. Michel Laval raconte les trente-cinq derniers jours de la vie de l’écrivain français. Publié le 05 septembre 2014 à 12h09 - Mis à jour le 19 août 2019 à 14h46 Temps de Lecture 11 min. Le 5 septembre 1914, le lieutenant Charles Péguy était tué près de Meaux. Michel Laval, avocat, auteur de Tué à l’ennemi, la dernière guerre de Charles Péguy Calmann-Lévy, 2013, prix de l’Académie française, raconte les trente-cinq derniers jours de la vie de l’écrivain français. Le samedi 5 septembre 1914, en fin d’après-midi, le lieutenant Charles Péguy est tué aux alentours du village de Villeroy près de Meaux au cours d’un combat de rencontre avec les unités d’arrière-garde de la Ière armée allemande du général Alexandre von Kluck. Âgé de 41 ans, Péguy, l’enfant qui parcourait les levées de la Loire en rêvant aux grandes batailles de l’histoire de France », le normalien dreyfusard qui affrontait les bandes maurrassiennes et antisémites, le républicain mystique de Notre Jeunesse, le poète marchant de son pas de pèlerin blessé vers des mondes invisibles en ruminant des vers sublimes, le citoyen de la commune espèce », le chrétien de l’espèce commune », bon Français de l’espèce ordinaire », le patriote révolutionnaire, Péguy la colère, Péguy l’hérétique, est l’un des premiers morts de la bataille de la Marne qui, dès le lendemain et pendant quatre jours historiques, va opposer entre Meaux et Verdun plus de deux millions d’hommes sur un front de 250 kilomètres. La mort de Charles Péguy, et avec lui d’une centaine d’hommes de la 19ème compagnie du 276ème régiment d’infanterie de réserve, marque l’épilogue héroïque et tragique d’un premier mois de guerre au cours duquel, après les très meurtrières offensives d’Alsace et de Lorraine, après le désastre des Ardennes, après les défaites de Charleroi et de Mons, trois armées françaises et une armée anglaise ont entrepris, sous une chaleur accablante entrecoupée d’orages, une harassante retraite pour échapper au mouvement d’enveloppement de l’armée allemande lancée à leur poursuite En moins de deux semaines, fantassins, artilleurs, hommes du génie et cavaliers des deux camps ont parcouru un chemin qui les a conduits des frontières du Nord et du Nord-Est aux rives de la Marne et de la Seine. Une marche interminable sur des routes poussiéreuses encombrées de réfugiés et de convois de blessés. Une marche épuisante entrecoupée de combats entre arrière et avant-gardes, les unes pour retarder l’avance allemande, les autres pour forcer le passage dans les lignes françaises. Certaines unités ont accompli des étapes quotidiennes de trente à quarante kilomètres, depuis les premières lueurs de l’aube jusqu’à la nuit tombée. Le 4 septembre, des reconnaissances de uhlans ont été aperçues à vingt kilomètres de Paris. Le 5, les Ière, IIème et IIIème armées des généraux von Kluck, von Bülow et von Hausen ont franchi la Marne à La Ferté-sous-Jouarre, Épernay et Châlons, tandis que la IVème armée du duc de Wurtemberg passait sous les ailes de légende du Moulin de Valmy. Côté allemand, la victoire paraît certaine et déjà presque acquise. Des vagues innombrables de feldgrau déferlent sur l’hexagone au son des tambours et des fifres, laissant dans leur sillage mécanique un terrible cortège d’atrocités et d’exactions. Louvain et sa célèbre bibliothèque ne sont plus qu’un amas de cendres et de ruines. À Liège, Dinant, Namur et Senlis, des dizaines de civils ont été tués. Les viols, les exécutions d’otages, les pillages et les incendies se comptent par centaines. Rien ne paraît plus désormais en mesure d’arrêter l’invasion redoutée, à l’instant même où pourtant l’offensive foudroyante menée par cinq armées ennemies surgies en masse du Luxembourg et de la Belgique envahis, a commencé à dévier le cours programmé par le Plan Schlieffen sous l’impulsion de généraux orgueilleux, enivrés par leurs premiers succès. Côté français, l’enthousiasme des premiers jours a fait place à la crainte d’une nouvelle et désastreuse défaite semblable à celle qui, quarante-quatre ans auparavant, avait précipité la nation tout entière dans l’abîme d’une des plus terribles humiliations de son histoire. Mais les troupes qui refluent toujours plus vers le Sud ne se sont pas disloquées sous la pression adverse. La retraite s’effectue dans l’ordre sur une ligne continue, sans rupture du front qui, de Verdun à l’Alsace, barre solidement la route de l’Est à l’envahisseur. Aucune débâcle, aucune débandade, aucune panique. Les soldats ont tenu, pressés de se battre, malgré la fatigue et la faim, malgré la chaleur et la soif, malgré le fardeau des sacs et leurs courroies sciant les épaules, malgré les pieds lourds et chauds, malgré les canonnades et le bruit sourd de la horde à leur trousse. Les généraux incapables ou irrésolus ont été limogés. Les pillards ou les déserteurs ont été fusillés. Après le 25 août, tout le dispositif militaire a été reconstitué, tout le plan d’opérations a été repensé. Le 2 septembre, le Gouvernement a quitté Paris pour Bordeaux, raison invoquée de donner une impulsion nouvelle à la défense nationale ». Le général Gallieni a été tiré de sa retraite. Mission lui a été donnée de défendre la capitale qu’une partie de sa population a fuie et dont le siège paraît désormais imminent. Agenouillée derrière ses soldats, la France prie pour son salut. Charles Péguy et les hommes qui tombent à ses côtés sur le champ de bataille de Villeroy le 5 septembre 1914 se sont retrouvés dès la mobilisation générale dans la tourmente de ce premier mois de guerre où l’histoire du monde a basculé. Rassemblé à Coulommiers, le 276ème régiment d’infanterie a rejoint le 10 août le front de Lorraine où il est resté en réserve pendant près de dix jours avant d’être envoyé en première ligne sur les Hauts de Meuse. Le 24 août, toute la 55ème division à laquelle il appartient, a été rapatriée vers l’Ouest pour être intégrée dans la nouvelle masse de manœuvre, la 6ème armée, que le Chef d’état-major général, l’imperturbable Joseph, Jacques, Césaire Joffre, a décidé de constituer pour endiguer la ruée allemande et qui bientôt va devenir le fer de lance de la gigantesque contre-offensive dont l’idée a surgi à la faveur des erreurs ennemies. Le 3 septembre, des renseignements concordants sont parvenus au siège du Grand Quartier Général à Bar-sur-Aube révélant que d’interminables colonnes de soldats allemands inclinaient leur route vers le sud-est en laissant sur leur droite Paris et la 6ème armée dont le commandement a été confié au général Maunoury. Convaincu d’une victoire rapide et décisive sur les forces françaises qu’il croit au bord de l’effondrement, le général von Kluck a obliqué sa route vers l’est. Erreur capitale. Gallieni à Paris et Joffre à Bar-sur-Aube ont saisi instantanément l’aubaine de ce mouvement imprévu. Ils ont compris que l’armée allemande s’engouffrait dans la vaste cavité formée par les armées françaises, comme près de deux mille ans auparavant, les légions romaines l’avaient fait à Cannes face à l’armée de Hannibal. Ils ont compris que la stratégie d’encerclement s’inversait, que le sort des armes changeait. Douze jours après le début de la retraite, le 6 septembre au matin, Joffre signait l’ordre de la contre-attaque générale Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière ; tous les efforts doivent être employés à attaquer et refouler l’ennemi. Une troupe qui ne pourra plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée ». À cet instant, plus de 150 000 soldats français sont déjà tombés depuis le début de la guerre, dont 27 000 pour la seule journée du 22 août. À cet instant, Charles Péguy et les hommes de la 19ème compagnie ont déjà payé l’impôt du sang et dorment sur le champ de bataille, ensemble tués à l’ennemi », semblables à des gisants, couchés dessus le sol à la face de Dieu ». Pour ces soldats aux antiques vertus » l’épopée s’est achevée au 35e jour de la guerre. Trente-cinq jours, ils ont marché drapeaux déployés au milieu des chants et des rires, des pleurs et des cris vers le même et tragique destin. Parmi eux le capitaine Pierre Guérin, l’ancien baroudeur d’Afrique, frappé en scrutant les lignes ennemies avant l’assaut ; le lieutenant saint-cyrien, Charles de la Cornillère, mort ganté de blanc ; les sergents Graillot et Panissié, les caporaux Auger, Lafasse et Delœil, les soldats Guyot, Berthier, Lascaux et Martinet et, avec eux, une centaine d’autres, ouvriers de Paris et paysans Briards pour la plupart, tombés en moins d’une heure, d’un même élan, d’un même mouvement, d’une même mort héroïque, d’un même sacrifice, mitraillés depuis les hauteurs de la colline de Monthyon par les bataillons du IVème corps de réserve du général von Gronau chargé de protéger les arrières de l’armée de von Kluck courant vers le sud. On retrouvera leurs corps inanimés le lendemain, alignés dans un ordre parfait comme pour une dernière parade devant l’éternité. Au milieu d’eux, le lieutenant Charles Péguy atteint d’une balle en plein front alors qu’il commandait le feu, mort comme il avait vécu, debout, l’épée à la main, fidèle au commandement qu’il avait énoncé quelques années auparavant Celui qui est désigné doit marcher. Celui qui est appelé doit répondre. C’est la loi, c’est la règle, c’est le niveau des vies héroïques, c’est le niveau des vies de sainteté ». Les vies héroïques », les vies de sainteté », les pauvres et grandes vies de Charles Péguy et des hommes de la 19ème compagnie, traçaient maintenant l’extrême limite de l’invasion. L’offensive allemande avait atteint son point culminant » dont Clausewitz dit qu’il détermine le sort des armes. La guerre amorçait son tournant. Instant décisif de notre histoire, crucial et même unique. Jamais la France ne fut dans son histoire plus unie, plus rassemblée, qu’à cet instant. La France de l’ Union sacrée » où Barrès s’incline devant la dépouille de Jaurès assassiné, le pacifiste Hervé rallie le patriotisme le plus intransigeant, les antimilitaristes réclament des fusils, les socialistes votent les crédits de guerre et le marxiste Jules Guesde fraternise avec le très catholique Albert de Mun. La France engagée totalement, dans toutes ses forces ; dans toutes ses énergies, toutes les classes sociales, toutes les familles spirituelles et religieuses, toutes les forces politiques, la totalité des Français, nobles et roturiers, bourgeois et ouvriers, maîtres d’école et curés, hommes d’armes et gens de robe, laboureurs et marchands, apaches de Belleville et notables de province, catholiques et protestants, juifs et chrétiens, libres penseurs et croyants, démocrates et absolutistes, socialistes et maurrassiens, républicains et monarchistes, révolutionnaires et traditionalistes, se sont rassemblés en un même groupe, animés d’une même volonté, poussés par une même détermination, convaincus d’une même idée, soudés d’une même fraternité. La France spirituelle et la France temporelle, la France de l’Ancien régime et de la Révolution, des sacres de Reims et de la nuit du 4 août, du baptême de Clovis et de la Fête de la Fédération, des cathédrales et des écoles primaires, du Roi-Soleil et de la Commune de Paris, la fille aînée de l’Église et la patrie des Droits de l’homme, unies par-delà le fleuve des morts » dont parle Michelet. Vingt siècles de rois, vingt siècles de peuples », des siècles et des vies, d’épreuves et de sainteté, d’exercices, de prières, de travail, de sang, de larmes », plus de cent générations se succédant dans la poussière du temps, la longue carrière ouverte depuis tant de siècles, où nous suivons nos pères, où nous précédons nos enfants » évoquée par Augustin Thierry. Très tôt Péguy, dès 1905, a compris que cette guerre était inévitable, que la France était menacée par ce qu’il appelle la kaiserliche menace militaire allemande ». Très tôt, dès la même année, il a compris la dimension et l’enjeu de la guerre. Jaurès et son camarade Hervé, écrit-il, finiront peut-être par découvrir, surtout si leurs intérêts politiques les y poussent un tant soit peu, ils finiront peut-être par s’apercevoir que ce n’est point en Pologne que nous aurons à défendre les libertés polonaises, et toutes les libertés de tout le monde, mais tout simplement, tout tranquillement, si je puis dire, sur les bords de la Meuse. Ils finiront par découvrir ce que nous avons connu d’une saisie toute immédiate parce que nous ne sommes pas des politiciens que plus que jamais la France est l’asile et le champion de toute la liberté du monde, et que toute la liberté du monde se jouera aux rives de la Meuse, aux défilés de l’Argonne, ainsi qu’aux temps héroïques, à moins que ce ne soit aux rives de la Sambre, ainsi qu’au temps d’une révolution réelle – et veuillent les événements que ce soit Valmy ou Jemmapes –, ou à quelque coin de la forêt de Soignes – et veuillent les événements, si ce doit être un Waterloo, que ce soit au moins un Waterloo retourné. » Péguy sait, il comprend, que la guerre qu’il voit venir n’est pas un simple affrontement entre nations ou entre impérialismes. Il sait, il comprend, que son enjeu de la guerre est la liberté du monde », qu’elle est un affrontement matriciel, qu’elle oppose, comme il l’écrit, deux logiques, deux systèmes, deux visions du monde la France républicaine et l’Allemagne impériale, l’idée de civilisation et le concept de Kultur, la nation élective et la communauté organique, la passion du droit et le culte de la force, le génie français et le Geist allemand. Quelques jours avant que le tocsin retentisse, il évoque dans sa Note conjointe sur Descartes, l’affrontement des hommes de liberté » et des hommes d’empire », du système de proposition et de requête » prôné par la France et du système de domination et de conquête » professé par l’Allemagne. […] C’est pour cela, écrit-il, que nous ne nous abusons pas, quand nous croyons que tout un monde est intéressé par la résistance de la France aux empiétements allemands. Et que tout un monde périrait avec nous. Et que ce serait le monde même de la liberté. Et ainsi que ce serait le monde même de la grâce ». D’emblée, Péguy sait, il comprend, que la guerre allemande sera une guerre d’invasion et même d’anéantissement, une guerre totale », une grande leçon inaugurale d’inhumanité, une immense inondation de barbarie ». Michel Laval Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. 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